Le triporteur des souvenirs


Dans une petite ville creusoise pleine de charme, un jeune Sielbleusien, Mathieu, passionné par son gagne-pain, croise le chemin de Claude, une grand-mère au cœur tendre et à l’avenir incertain.

 

Chevelure longue et pleine de sagesse, retraitée dans sa plus large définition,
Attendant avec noblesse, parfois résignée à vivre ainsi, en petite population.

 

Depuis peu, détenteur d’un triporteur, symbole d’avancée et de nouvelles histoires, Mathieu, doux-rêveur ne veut d’une quelconque gloire (c’est tendance à Paris en cette année 2024).

 

Idéaliste et téméraire, ce dernier n’a qu’une idée : « c’est l’heure, d’aller prendre l’air ! »

 

C’est avec le regard étincelant mais inquiet que Claude lui répondit « mais mon petit, es-tu sûr de toi ? Jadis, j’avais envie de tels exploits ! »

 

Mathieu n’eut aucune envie de lui laisser le mot de la fin, et l’encouragea à lui prendre la main.

 

La voici installée, non sans craintes, casque bien serré, chantant des petites complaintes :

« On chante des chansons de toutes les manières…des filles et des garçons, des bergers des bergères… pour ne point vous conter des histoires ennuyeuses, je m’en vais vous conter les maçons de la Creuse… »

 

Aussitôt entendu, Mathieu en rajouta un peu plus :

« On chante des chansons de toutes les manières, avec nos sentiments et notre savoir-faire… pour ne point vous conter des histoires ennuyeuses, je m’en vais vous conter les Sielbleusiens de la Creuse… »

 

L’aide-soignante présente, devant cette scène attendrissante, demanda à Claude « vous sentez vous confiante ? »

 

Claude répondit aussitôt « je n’ai pas peur avec lui, il a des biscotos, et il sourit ! »

 

Un tour de pédales et guidon de côté et les voilà partis pour un instant partagé.

 

En continuant leur chemin vallonné, le triporteur résonnait d’éclats de rires et d’histoires échangées.

 

Lorsque le soleil commença à se coucher, il était l’heure pour Claude de rejoindre sa maisonnée.

 

Les yeux pleins d’émotions, le cœur léger comme une plume, elle s’exclama avec passion « nous devrions en faire une coutume ! »

 

Ainsi dans un monde où la vitesse et la performance semblent primer, il n’aura suffi que d’un sourire, d’un tee-shirt bleu et d’un triporteur, « nouveau caducée » pour faire disparaitre les rides du cœur.

 

Rédaction : Aurélia Monneveux

Un chargé de  prévention emmène en promenade une bénéficiaire.

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